À propos
Du collage urbain...
Jusqu’au printemps 2007, j’ai principalement eu recours à une technique reposant sur le traitement d’images associées librement et intégrées dans la toile grâce à de la peinture acrylique et, le cas échéant, de l’huile.
Mon travail consiste alors à mettre en scène un « prélèvement archéologique » de l’Histoire, de l’histoire de l’art ou de mon histoire personnelle.
La toile est traitée par couches de peintures, de matières, de tissus, de collages successifs évoquant des sédimentations, la sédimentation de ces histoires.
Les éléments figurant sur ces toiles sont prélevés du quotidien : des papiers, des tissus, des matières diverses… de la peinture. Le liant acrylique permet cette sédimentation. Le châssis quant à lui, figure la délimitation de l’échantillon prélevé.
À l'abstraction de la nature
Depuis 2007, je développe essentiellement une peinture abstraite.
Mon travail s’inscrit dans le courant de l’expressionisme abstrait américain des années 50. Des peintres comme Clyfford Still, Robert Motherwell, Sam Francis, Joan Mitchell, Barnett Newman ou Mark Rothko m’ont fait évoluer, tant par leur œuvre que par leur pensée.
L’écriture de certains écrivains ne cesse de faire écho à mon travail. Marguerite Duras, Bernard-Marie Koltès, Virginia Woolf, Marcel Proust, non sans une certaine économie de moyen, convoquent d’imperceptibles glissements vers des espaces, états, émotions, sensations, lieux, autres.
Exerçant par ailleurs la psychanalyse, je paraphraserais Lacan ainsi : « Le peintre ne s’autorise que de lui-même et de quelques autres ». Les autres pour moi sont ces artistes.
Tension, résistance
Un champ de colza autour de mon atelier en Eure-et-Loir, où la lumière sur le jaune cadmium des fleurs, l’azur du ciel, les traces de terre d’ombre brûlée entrent en résonnances. La nature s’est immiscée dans mes tableaux, mais je ne cherche pas à produire avec des éléments naturels comme les artistes du Land Art.
Ce qui m’anime c’est ce que la nature propose.
Immersion, transparence, profondeur, enveloppe
Les aplats de couleur sont des surfaces de silence, en opposition aux interstices qui créent ponctuation, tension, vibration.
Les cinémas d’Antonioni, Bergman, Godard, Naruse, Tarkovski où les oppositions entre lumière et obscurité, les confrontations de champs de couleurs dominent sont pour moi une grande source d’inspiration.
Voisinage, intersection, frontière, ponctuation
Je veux transmettre l’effet de surprise suscité par des couleurs contingentes, sans chercher à créer des figures préalables.
Les aplats deviennent la surface de mes projections mentales, les fragments d’une émotion et d’un silence.