TECHNIQUE
Mon travail nécessite l’utilisation de peintures acryliques et parfois d’huiles dont le traitement se fait au pinceau et au couteau sur des toiles de lin enduites ou brutes.
Certaines parties des œuvres peuvent être réhaussées au pastel gras.
Avant toute exécution et dans un souci d’une meilleure conservation des œuvres, chaque support est préparé au Kaparol.
Cet enduit synthétique supporte parfaitement un travail élaboré sur la base de plusieurs média.
Les formats réalisés vont du 30 M (92 X 60 cm) au 60 F (130 X 97 cm).
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Jusqu’au printemps 2007, j’ai principalement recouru à des techniques « mixtes » qui reposent sur le traitement d’images associées librement et intégrées dans la toile grâce à de la peinture acrylique et, le cas échéant, de l’huile.
Mon travail consistait à mettre en scène un « prélèvement archéologique » de l’Histoire, de l’histoire de l’art, de mon histoire (au moment où je créé la toile, en fonction de mon état d’âme).
La toile était traitée par couches de peintures, de matières, de tissus, de collages successifs évoquant des sédimentations, la sédimentation de ces histoires.
Le liant acrylique permettait la sédimentation de ces éléments prélevés de mon quotidien.
Le châssis quant à lui, figurait la délimitation de l’échantillon prélevé.
Le cadre de la toile, en tant qu’élément positif de la réalité, devient fenêtre sur l’inconnu et exerce sur le spectateur le pouvoir d’attraction, d’exaltation et d’émotion de la peinture.
Ainsi, la toile se fait division de l’espace et du temps entre « ciel » et « terre », « passé » et « futur », « naissance » et « mort », tous repères qu’elle contribue aussi à fusionner. Elle confère à celui qui la regarde et s’en pénètre la sensation d’être dans le présent, à la frontière de l’art et de la vie et, partant, ailleurs. Elle l’invite à se mouvoir depuis l’oeuvre, déjà guidé par ses couleurs, ses lumières, celles du peintre derrière et au-delà.
Depuis mi-2007, je me livre essentiellement à une peinture abstraite.
Mon travail est consacré au traitement de la couleur par couches successives, en champs principalement horizontaux.
Ces espaces de couleurs juxtaposés émergent à la suite d’un traitement de différentes matières en sous-couches, donnant texture, profondeur et lumière à toute la peinture.
Les frontières entre ces différents champs, dessous et dessus, produisent une vibration lumineuse visuellement plus localisée, source d’une tension renforcée. Cette vibration procure une impression de mouvements et un sentiment de fragilité.
Les toiles sont de grandes dimensions afin de permettre au spectateur de plonger dans la matière, d’être enveloppé par la couleur et saisi de lumière.
L’effet envoûtant de la toile doit aussi inviter celui qui la regarde à se situer au-delà du châssis ou, du moins, dans une perspective suggérée.
